Par Louis Alexandre de Froissard le 31/01/17

La FinTech : Quesaco ?

Quels sont les différents secteurs de la FinTech ?

Si l’on peut parler de Paypal comme le pionnier des FinTech, les offres se sont multipliées ces dernières années. Leur cible : l’ensemble des services bancaires mais plus encore, les nouveaux services que l’internet 2.0, le big data et les algorithmes, … et la dérèglementation permettent de créer.

Enfin notons que le smartphone est un très fort vecteur de développement.
N’oublions pas que c’est la dérèglementation qui a permis l’émergence du crowdlending en France…

Capture d¹écran 2017-01-22 à 21.47.29

Le financement (alternatif) Professionnel et particulier

  • Crowdfunding, crowdlending, etc…

Vaste domaine qui recouvre de nombreuses réalités. Nous allons détailler ci-après les différents outils qui permettent d’une manière ou d’une autre de se financer différemment.

Il faut noter toutefois que pour une partie d’entre eux il s’agit surtout d’un habile traitement marketing d’un métier ancien. Nous le préciserons dans un article dédié sur les enjeux de ce secteur.

Le Crowdfunding : recouvre les réalités suivantes :

  • Don : des personnes donnent des fonds pour voir démarrer un projet. Ce dernier peut avoir un aspect communautaire. (cité ici mais hors de notre cible)
  • Don avec contre parties (Reward) : le don permet d’obtenir des contreparties liées ou non avec le produit lancé, vois permet de financer en avance l’industrialisation du produit. La plateforme leader est aujourd’hui Kickstarter avec presque 3Md$ engagés et 120.000 projets financés (statistiques ICI), on peut citer Indiegogo avec + de 800 M$ également. En France, où les 2 premiers cités tentent une percée, il s’agit d’Ululle et de KissKissBankBank qui ont dépassé chacun 60 M€ financés.
  • Equity ou Financement en capital  (ou fonds propres) : il s’agit ici de rentrer au capital de sociétés, souvent jeunes, pour leur permettre de se développer.  Les risques de perte sont importants en contrepartie d’une espérance de gains élevée. Indiegogo s’est diversifié sur cette cible aux US et la France voit sortir un quatuor : Anaxago, Wiseed, SmartAngels et Sowefund. Les chiffres de collecte sont plus faibles car la concurrence avec les Venture Capitalist, les Business Angels et autres fonds est féroce en cette période de taux bas.

Le Crowdlending (ou Alternative Lending) a connu un essort en France depuis 2014 seulement avec 5 à 7 ans de retard sur le marché anglo saxon. C’est le secteur phare du Crowd avec 2/3 des financements :

Crowdfunding_Industry_2015_Models - Cabinet de gestion de patrimoine Bordeaux, montaigne patrimoine

N’oublions pas de citer les Royalties qui pointent leur nez en France (WedoGood)

Il y a 2 types de secteurs financés :

les particuliers : Lending Club ou Prosper sont les leaders du marché dans lequel on retrouve aussi Upstart.. Lending Club c’est 7Md$ de prêts accordés sur 12 mois… En France le leader est de loin Younited Credit avec 180 M€ de prêts accordés en 2016

les PME : Aux US, Lending Club finance aussi les « Small Business » et les « SME », au UK on peut citer Funding Circle qui approche de 2Md £ prêtés en 5 ans, et pour la France, Lendix détient plus de 45% du marché, avec plus de 40 M€ financés cette année.

Il faut aussi noter en France un secteur hybride qui s’est fortement développé : le financement de fonds propres de promotion immobilière. On y retrouve Anaxago et Wissed, les statistiques complètes de ce secteur sont .

Nous reviendrons dans un article spécifique sur les enjeux du Crowdlending et du Crowdfunding. C’est un secteur qui doit faire face à de forts enjeux. On ne peut pas dire que ce soit un métier innovant ou en rupture mais la révolution d’usage est très forte. En France, les banques sont à l’affut et nouent des partenariats (ou chercher à en nouer) avec tous les acteurs crédibles.

Le paiement (CB/P2P/e-paiement) & Portail bancaire

C’est le secteur qui, de loin, a levé le plus de fonds dans le secteur des finTech. Il était encore en tête en 2016 :

Fintech Funding in 2016 - Cabinet de gestion de patrimoine Bordeaux - Montaigne patrimoine

L’étude complète est

Le  transfert d’argent grâce à un tiers de confiance (Peer-to-Peer)  s’est révélé être un redoutable outil de concurrence des banques.  On peut citer en effet en Europe Kantox qui a permis à des entreprise de faire des économies sur plus de 3 Md$ de change. Le change est un secteur à très forte marge pour  la banque et elle est attaquée de plein fouet.

Mais l’entreprise qui a le plus changé les habitudes est PayPal, pionnier du secteur. Il existe 179 Millions de comptes Paypal dans le monde, pour un total de paiements de l’ordre de 66 Md$ en 2015. Cela confirme la maxime « The winer takes all ». Toutefois Paypal pose des problèmes de sécurité et de KYC, des offres concurrentes émergent. On pourra citer HiPay en Europe qui permet à votre site internet d’accepter de multiples moyens de paiement ou de Skrill.

Sécurisés, les paiements revêtent une importance capitale lorsque l’on manie de l’épargne de tiers. Cocorico, un français, LemonWay gravit les échelons à vitesse grand V pour s’imposer sur la scène européenne.

Dans ce secteur, l’innovation d’usage couplée à la technologie a amené de nouvelles offres. Paytop qui vous permet de gérer une carte de paiement multidevises et apporter autour des devises des services qui ne sont plus (ou mal) assurés par les banques.

Sont apparues sur la même logique les « cagnottes » en ligne (comparatif des offres françaises),  les services de remboursement, un exemple avec Pumpkin, lauréat du concours de Pitch de BordeauxFinTech16

Mises bout à bout, ces innovations permettent de créer de nouvelles offres bancaires voir des « Néobanques ». Nous pourrons citer pour l’Europe : IbanFirst, Anytime, N26, Fidor,…. Qui offrent une expérience bancaire neuve et souhaitent réinventer la relation bancaire.

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises et le cœur de la bataille banque / FinTech se situe sûrement ici : 

Big Data/Agrégation

Autre secteur clé des années qui viennent. Internet est une source de données enrichie de manière incroyable toutes les minutes :

60 secondes sur internet - publié par le cabinet de gestion de patrimoine Montaigne Patrimoine Bordeaux

Ceci permet de profiler au mieux ses prospects ou clients et leur proposer une expérience unique.

Couplée à cela la possibilité de confier volontairement ses données bancaires personnelles à un algorithme et le conseil bancaire en est révolutionné. En France Linxo, Bankin ou BudgetInsight. Les « chatbot » vous permettent même de questionner votre agrégateur à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et d’avoir des réponses fiables.

Affacturage

L’apport de la FinTech dans ce secteur tient à l’approche oligopolistique du marché, à la bonne santé financière de l’économie et les taux bas. Grâce à ces éléments, des offres innovantes sont arrivées challengeant les acteurs installés et permettant à ce marché de croître de manière importante. Quelques acteurs : Finexkap, Créancio, ou Edebex pour citer des acteurs francophones.

e-Conseil et Robo advising

Secteur là aussi en ébullition. Les solutions viennent là encore des US avec les pionniers que furent Betterment et Wealthfront. Si la collecte fut en très forte croissance de 2010 à 2014, l’engouement se tasse depuis.

Graphics Betterment Wealthfront - Gestion de patrimoine, cabinet Montaigne Patrimoine Bordeaux

En France, Yomini, Fundshop, Advize ou Wesave, ou Marie Quantier tentent de se faire une place  dans ce secteur. Cela est compliqué car ils n’ont pas d’encours et souvent la technologie et assez « light » (nous y reviendrons dans la série d’articles).

Une certitude, s’il a été facile de lever des fonds pour les robo-advisors tant aux US qu’en France, la rentabilité n’est toujours pas là. (Très bonne étude US ICI)

Enfin ces acteurs traitent souvent des ETF et ces derniers ne sont pas des produits aussi simples qu’ils en ont l’air.

Le e-conseil tente une percée en France avec des applications comme Grisbee par exemple. Le niveau de service fourni est trop faible pour que nous nous y attardions (impossible de saisir une acquisition immobilière, Pinel par exemple).

Blockchain/Bitcoin

Nous finirons par le secteur le plus explosif : Blockchain (et donc Bitcoin) !

La Blockchain est une révolution dont la base de départ est expliquée . Les développements sont immenses, la puissance de calcul disponible est l’une des plus importante au monde (des milliers de fois devant Google dixit Gonzague Grandval, expert français).

C’est à l’origine en 2008 une crypto-monnaie (Bitcoin) qui a connu un grand succès sur le dark web avant d’en sortir ces dernières années. Un deuxième réseau émerge : Ethereum avec sa monnaie l’Ether (Volatil l’ether à la base, non ? NDLR)

Ce sont aussi les plus grands crypto-hold-up qui ont été fait à la marge avec un record pour The DAO sur la chaîne Ethereum pour lequel il parle de 50 à 60 M$ détournés !

Blockchain c’est :

  • Une nouvelle monnaie mondiale décentralisée ?
  • Une possibilité de nouer des contrats inviolables, infalsifiables sans homme de Loi ?
  • Faire un constat sans Hussier, la société Keeex propose de le faire !

Tout cela à la foi et bien plus… Des statistiques impressionnantes.

Et demain, la FinTech, quels enjeux ? Quel avenir ? Comment utiliser ce foisonnement pour grandir ? Nous allons l’aborder d’ici la fin de la semaine avec la suite et notamment les sujets suivants :

  • La Finsuretech
  • La RechTech
  • La BlockTech
  • L’ « Intelligence artificielle »  que je préfèrerai appeler les meta-algo (pour programmes complexes d’algorithmes)
  • En marge : LegalTech

Article de Louis de Froissard, fondateur & gérant de Montaigne Patrimoine / Montaigne Conseil, cabinet de gestion de patrimoine et conseil en crowdfunding à Bordeaux.

A propos de l'auteur
Louis Alexandre de Froissard
Prendre rendez-vous

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *